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L’entrée dans le supérieur, un passage délicat qui se prépare

Dans son étude prospective 2017-2027, France Stratégie relate la faible capacité des institutions à accompagner les jeunes dans la transition entre Lycée et Enseignement Supérieur.

Les travaux conduits par France Stratégie montrent, qu’à l’Université, « à peine plus de quatre étudiants sur dix (40 %) poursuivent, après une première année d’études en licence, dans la 2ème année de la même formation. Le coût collectif de ces accidents de parcours peut être estimé à plus de 500 millions d’euros par an, soit le budget de fonctionnement de deux universités de taille moyenne » !

Faut-il y voir une spécificité française ? En partie. Alors que, […] « au nord de l’Europe, on valorise davantage les parcours variés, même s’ils retardent l’obtention des diplômes, on a tendance, en France, à valoriser avant tout les parcours linéaires et rapides, faisant apparaître les réorientations comme des échecs ».

Plusieurs causes s’additionnent. La défaillance de l’orientation et les biais de la sélection : « les taux d’échec et de réorientation suggèrent qu’un grand nombre d’étudiants n’ont pas été bien informés ou n’ont peut-être pas pris le chemin le plus approprié. Par ailleurs, la sélection conduit dans certains cas à exclure les bacheliers de parcours qui leur conviendraient davantage. Par exemple, dans les filières d’enseignement supérieur court, la sélection telle qu’elle a été pratiquée jusqu’en 2013 a privilégié les bacheliers généraux au détriment des bacheliers professionnels ».

Mais aussi les cloisonnements de notre système éducatif. A ce titre, l’étude est sans appel. Le passage du Lycée au Supérieur,  bien qu’un passage tout à fait délicat pour le jeune (changement des pratiques pédagogiques, des exigences, parfois de ville, du cercle d’amis, etc…), celui-ci est bien peu encadré par les acteurs institutionnels.  Ce passage n’est pris en charge par aucun acteur en tant que tel et « trop souvent, l’amont et l’aval se renvoient la responsabilité de l’échec, sans que soit construite à ce jour de solution structurelle pour assurer l’engagement de l’un et de l’autre ».

Que retenir de ces éléments ? Nul doute que notre système est perfectible et qu’il n’assure pas à l’heure d’aujourd’hui un accompagnement satisfaisant dans l’orientation de nos jeunes.

Dans ce contexte, il indispensable que les parents s’investissent pleinement, auprès de leur enfant, dans le « murissement » de son projet professionnel et de la recherche de formations qui pourraient lui convenir. Au préalable, ne jamais perdre de vue que la réussite de l’orientation reposera sur la capacité du jeune à formuler simplement ce à quoi il aspire dans sa future vie professionnelle : ce qui pourra l’animer, le motiver, le satisfaire, durablement.

Ces clés d’orientation lui seront très précieuses pour éclairer et guider ses choix. Elles seront indispensables face à un foisonnement d’offres qui peuvent parfois, par leur densité, être déstabilisantes.

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