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Orientation : les jeunes face à des paradoxes

L’âge d’assumer des responsabilités

L’orientation marque un passage vers la vie adulte : pour la première fois, le jeune est face à une décision qui va influer sur le début de sa vie et pour laquelle il doit se positionner. Tel l’adultus, selon l’étymologie, le jeune aurait fini sa croissance et arriverait à l’âge où il doit assumer des responsabilités et exercer un métier.

Mais rien ne semble aussi  simple que le modèle établi.

Des sentiments contradictoires

Alors qu’il s’apprête à faire un choix d’études, ou peut-être de métier, certains sentiments contradictoires se mêlent en son esprit : l’envie de grandir, forte pour les uns, anxiogène pour d’autres ; la capacité à entrer dans un univers encore grandement inconnu et qui, par bien des aspects, laisse à penser que l’insertion n’y sera pas facile. Le sentiment de déclassement qui se répand aujourd’hui dans notre société y participe largement – à travers le poids du diplôme, les multiples classements scolaires ou encore les enjeux sociétaux qui impactent l’emploi.

Cf. étude du CEREQ,  « D’une génération à l’autre », l’inquiétude des jeunes en question,

Un système éducatif complexe et hyper spécialisé

A ceci s’ajoute une difficulté pour beaucoup à comprendre un système éducatif hyper spécialisé aux  offres pléthoriques et dont les acteurs se déplacent au gré de recompositions régulières. L’affluence aux salons en témoigne tout comme la quête d’informations et de contacts pour trouver « la bonne filière ».

L’excessive pression qui règne lors de cette période d’orientation post bac devrait être relativisée au regard du fait que les parcours et séquences de vie sont aujourd’hui beaucoup moins rectilignes et prédéterminées.

Requestionner nos modèles

Si nous réexaminons nos anciens modèles et leur temporalité, nous voyons que le processus linéaire étude / insertion / travail-métier est certainement désormais d’une autre époque. Nous savons que nous devons nous préparer à évoluer au rythme de périodes variées, où alternent apprentissages, activité, lancement de nouveaux projets, inactivité, reprise d’études…

Si nous acceptons ce nouveau paradigme, il serait alors bon de cesser alors de questionner le jeune sur la base d’un ancien postulat : quel métier veux-tu exercer demain ?!

Se poser pour identifier ses fondamentaux

Mais davantage l’aider à se recentrer sur lui-même, l’amener à exprimer ce qui l’anime et progressivement déterminer les ingrédients qu’il aimerait retrouver prioritairement dans une situation professionnelle : du collectif ? de la découverte ? des langues étrangères ? de la stabilité ? du mouvement ? des relations de confiance ? de la créativité ?  de la technicité ?

Ne nous précipitons pas sur la question du métier, qui vient en son temps, lorsque les bases sont bien posées. Et considérons que le choix d’une formation n’est qu’un point de départ dans un processus d’apprentissage qui se consolide tout au long de la vie.

Vers une société apprenante

Dans ce contexte, les études supérieures ne consistent plus seulement en l’acquisition de compétences, dont on sait que leur obsolescence se fixe à un horizon de plus en plus court, mais en l’entrainement à une agilité apprenante, absolument essentielle dans un univers en perpétuelle transformation.

Axelle LARROUMET
Fondatrice du Réseau CLEDO | Orientation Professionnelle et Scolaire
Auteur de “réussir son Orientation”, ED. Hoblik, 2017
www.cledo.fr

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