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JEUNES : désireux d’être acteurs de leurs propres vies


Nouvelles générations : un désir fort d’être acteur de sa vie

Nous attribuons parfois hâtivement aux jeunes générations un caractère  désengagé ou passif. Et pourtant, dans l’accompagnement d’un jeune, c’est souvent tout le contraire que nous observons.

La sociologue Cécile Van de Velde, Professeure à l’Université de Montréal l’analyse ainsi : ils portent une volonté de « ne pas subir, ne plus ­subir ». Dans un monde incertain, les jeunes souhaitent davantage maîtriser leur destin et être acteurs de leur vie. Ils ont observé les écueils des générations passées et souhaitent désormais prendre la main et faire leurs propres choix. 

Une prise de responsabilité qui est certainement souhaitable et bénéfique pour réussir professionnellement. Mais cette réussite professionnelle intéresse-t-elle encore véritablement un jeune ? On parle beaucoup de bien-être, d’épanouissement personnel. Qu’en est-il de la valeur travail et de l’engagement professionnel ?

Une valeur travail qui se transforme mais qui perdure

Pour Cécile Van de Velde, la valeur travail n’a pas baissé au cours des générations, elle s’est simplement transformée. Selon elle, la valeur travail a même probablement augmenté sur certaines dimensions, ceci allant de pair avec l’envie de s’exprimer, d’exister pour soi et pour les autres dans le travail, d’avoir une place qui ­répond à ses aspirations. D’ailleurs, illustre-t-elle : « cette approche affective et créative passe aujourd’hui par le modèle du free-lance, de l’indépendant, beaucoup plus que du travailleur salarié ».

Une quête d’indépendance qui fait émerger de nouveaux modèles

En France, la proportion d’étudiants voulant entrer dans de grandes entreprises ne cesse de reculer. Cécile Van de Velde témoigne de son expérience : « dans mes enquêtes, j’observe les rêves et les aspirations qui sont en train d’émerger. A Montréal, c’est par exemple d’ouvrir sa micro­brasserie de bière ou, dans les milieux plus populaires, de créer son petit ­commerce d’informatique. Ces ­aspirations répondent à la dureté du marché du travail ­salarié, où ils se ­sentent souvent « bradés » ou « gâchés », alors qu’ils ont une vraie envie de participer ».

Réfléchir à sa mission : qu’ai-je envie d’apporter au monde ?

Dans ce monde en mutation permanente, un nouvel impératif s’impose à chaque jeune : prendre le temps d’exprimer ce qu’il souhaite réellement apporter au monde, ce dont il a besoin pour s’épanouir. Il lui faut identifier les talents qu’il possède et ceux qu’il aimerait pouvoir valoriser dans un futur professionnel… Ceci est nécessaire pour pouvoir dégager alors  différents chemins qui pourraient le mener à ses objectifs. Vient alors le temps de l’action : il s’agit de transformer ses projets en actions concrètes et cadencées afin d’engager un mouvement vers la réussite.

La nécessité de prendre du recul, en toute sérénité

Pour réussir dans cette voie, cadre de réflexion et appuis sont essentiels. La question de l’orientation et plus généralement des choix de vie nécessite un cadre propice à la prise de recul ; il est urgent de se dégager de l’immédiateté et de s’aménager des périodes de réflexion pour envisager sereinement l’avenir. Explorer différentes voies, prendre des avis, des contacts et faire murir son projet… Loin du stress et de l’agitation qui éloigne souvent le l’essentiel, il s’agit de questionner en profondeur ses aspirations et priorités pour demain pour faire émerger un projet qui nous ressemble.

Axelle LARROUMET
Fondatrice du Réseau CLEDO | Orientation Professionnelle et Scolaire
Auteur de “réussir son Orientation”, ED. Hoblik, 2017
www.cledo.fr

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